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Oui, je crois que je l'ai échappé belle.
Hier soir, sur les genoux de mon maître devant l'ordi, j'ai vu qu'il consultait la météo et qu'elle n'était pas bonne jusqu'à vendredi.
Alors dans la nuit je suis allée fouiner dans le tas entreposé devant l'entrée et j'y ai découvert un gros sac de croquettes marqué:
pour seniors stérilisés, articulations souples et gencives saines.
Mes préférées.
Parce que l'autre fois, ma maîtresse s'est trompée et m'a acheté celles marquées:
pour chatons enjoués, actifs et poils brillants. J'ai passé une semaine à faire des grands 8 autour de la table et grimper aux rideaux.
Faut pas rigoler avec ça.
Conclusion: ils vont m'emmener avec eux.



Promis: je me ferais discrète

J'ai fait beaucoup
de bêtises dans ma vie et causé bien du tourment à mes maîtres, surtout quand ils avaient la bonté de m'emmener en vacances en camping car.



Ils dormaient toujours au fin fond des plages ou dans des recoins de ports.
Alors la nuit, moi qui veille, je regardais par les vitres et je voyais toutes sortes de trafic. Des allées et venues en voiture, des échanges de marchandises et de personnes, des rodéos, mais personne ne nous a jamais embêté.
Un soir, mes maîtres ont repéré un super restaurant dans un port de pêche. Il sentait bon le poisson grillé, il y avait sur les tables de belles expositions de tapas et de coquillages.
On a pilé, on s'est garé, et on m'a expliqué que je ne pourrais pas venir, mais que maîtresse me préparerait un "cattybag".
Ils se sont fait beaux, elle a troqué son bermuda contre la robe destinée aux visites citadines.
Au moment où ils refermaient la porte, je me suis enfuie dans la nuit, car la nuit, moi j'adore. Je suis partie dans un tas de ronces et les ai observés, en testant du même coup l'intensité de leur amour pour moi.
Mon maître a voulu m'attraper dans les épineux, mais moi, chaque fois je reculais un peu plus.
Mes yeux brillants dans la nuit, lui servaient de repère. Elle, elle agitait frénétiquement des sachets de croquettes pour me faire revenir, malheureusement pour eux je n'avais pas faim car ils m'avaient nourrie avant leur départ.
Après ils en ont eu assez, et ont laissé tomber.
Quand, 2 heures plus tard, j'ai décidé de rentrer me coucher entre eux deux, j'ai eu la surprise de trouver la porte entrouverte, et les ai trouvés tout tristes.
Elle, elle avait remis son short de route, et lui semblait mécontent. Ils étaient attablés devant une misérable salade de tomates et ont déclamé en choeur la tirade extraite de "la femme du boulanger":
ah te voilà toi la pomponnette....

Aujourd'hui: révision de la table de 8 + le passé composé + lecture de l'extrait. Vous avez le droit "exceptionnellement" de dire, et même d'accentuer les gros mots.
(tout le monde a le droit de jouer)