Loups 5

MARRE DES ECOLOS BOBOS


Ma voisine et copine de rando est venue me voir en trépignant:
J’en ai assez ! j’ai besoin de me détendre, c’est quand qu’on va faire une sortie ?
Moi:
Mais quand tu voudras, très chère. Où pourrions nous donc bien nous rendre, nous connaissons déjà tout le secteur proche, et avec toute cette neige qui est tombée, il faudra prendre les raquettes. lui répondis-je.
Elle:
Ben alors demain, si tu veux.
Moi:
Voilà une excellente idée, où aimerais-tu te rendre ?
Elle:
On pourrait aller dessous Ceüze, la station est fermée, on remonte « le torrent » le « marseillais » et on va jusque sur le plateau d’où nous pourrons voir le Massif des écrins, la vallée de la Durance, le Büech, et on verra peut-être le Mont Ventoux aussi.



Et là, grand silence.
Moi:
C’est à dire que......j’ai lu dans le journal d’hier et de ce matin, la terrible mésaventure arrivée à cet éleveur de Haute Savoie: et là, je commence vraiment à m’inquiéter pour nos randonnées présentes et futures.
Rappelle toi ce qui est arrivé le 6/11/2010 justement à Ceüze où tu veux te rendre.
Le berger était là au milieu de son troupeau quand il a vu 6 à 7 loups approcher de ses 700 brebis dont il avait la garde. (il a eu l’intelligence de les photographier, bergers et éleveurs ayant bien compris qu’il faut des preuves solides pour l’administration qui indemnisera à hauteur de 170 euros environ pour une brebis dévorée!!!)
Il a vu aussi à ce moment là une randonneuse stupéfiée et affolée débouler devant lui (
ça pourrait être nous 2) Le temps pour lui de rassembler le troupeau, il est redescendu vers les prés. Mais 2 heures après, les loups ont quand même attaqué, en plein soleil, près de la route, face à 4 chiens et un âne. Ils n’auront réussi qu’à attaquer une brebis dont il a fallu conserver le cadavre jusqu’au lundi pour le constat.


On ne voit pas bien, mais ils sont 7, à guetter. Photo de Philippe Lemoine le berger
Imaginez vous là en train de vous promener tranquille.

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C’est de là qu’elle veut me faire partir, gla ! gla!
Vous les voyez les 2 loups qui font partie de la meute officiellement repertoriée par l’oncfs ?


Le lendemain, aidé par un éleveur, le berger a sorti le troupeau, mais à proximité de chalets et d’un lieu de passage, en compagnie de 2 chiens supplémentaires. Mais les loups, toujours aux aguets et privés la veille de leurs proies, ont changé de tactique. Ils ont coursé une des brebis vers les bois pour la consommer tranquillement.

Elle:
On pourrait aller de l’autre côté, alors ?
Moi:
Par le col des Guérins ? t’es folle ! c’est la même meute qui a dévoré la brebis des
Renaudin , la mascotte de leurs enfants. Les parents, maintenant ont peur quand les enfants vont chez les voisins voir les chevaux où sortent le soir pour enfermer les poules.

Et puis moi ils m’énervent tous ces écolos qui s’expriment sur le sujet du loup des contes de leur enfance.
Cet animal n’a pas de prédateur mis à part une éventuelle épidémie, mais vu l’excellence de sa nourriture, mouton d’origine contrôlée, bio, soigné par phytothérapie, par fleurs et herbes sauvages, il peut se reproduire sans souci. Il n’a même plus besoin de courir derrière un vieux chevreuil rusé, le petit agnelet bêlant est prêt à consommer dans le garde-manger.

Ces écologistes qui portent l’image du loup comme « 
l’emblème de la liberté absolue, dont le chant fait revivre la nature qu’il faut préserver, qui est un fragment d’âme celtique qui hurle sa liberté dans la montagne »* alors qu’ils n’ont sans doute jamais parlé à un berger, peut-être jamais vu un mouton de leur vie sauf chez le boucher de leur quartier.
Ces écologistes qui ignorent qu’une brebis, ça a un fichu caractère, qu’elle peut être aussi bien affectueuse et gentille que, caractérielle et rancunière. Et cette brebis, le berger la connaît et la reconnaît, elle le guette le matin quand il va lui donner le sel quotidien, et s’il est en retard elle boude.

Ils ne savent pas qu’un berger ça dort dans son refuge avec la peur au ventre, même avec le fusil à côté, avec l’horreur d’entendre les cris que poussent ses bêtes apeurées et attaquées, ses patous qui aboient sans cesse face au loup qui les excite pendant qu’un autre pénètre dans l’enclos électrifié. Technique d’apprentissage que la louve enseigne à son petit.
Dans un très bon reportage, bien complet, bien documenté et réalisé sur place, dans la vallée de l’Ubaye, intitulé «
 le loup mène la danse » Anne Vallaeys, écrit :
-
les néos écologistes rêvent d’une montagne vierge, débarrassée du berger ce bipède et des ovins absurdes, ces moutons très cons, qui ne contribuent même pas à la biodiversité de l’Alpe, qu’ils retournent donc à l’étable, qu’ils se contentent de leur destin de « machine à viande »


Les pouvoirs publics, les élus régionaux vont être obligés de se saisir d’urgence du problème. 6,5 millions d’euros sont distribués en France par l’Etat pour compenser les dégâts causés par le prédateur dont 3,8 millions consacrés à la région PACA.

Ar­ticle publié par le Dauphiné Libéré le 13 jan­vier 2012
Le loup au­rait tué une brebis. La brebis a été sortie par son pré­da­teur d'un trou­peau pour­tant parqué au pied de la ferme de Paul Francis et surveillé par les pa­tous et le berger.
Sur le sol du quartier de Some­l­ongue, à Lardier, gît la car­casse d'une brebis ex­traite du trou­peau par le loup, selon l'au­then­tifi­ca­tion d'usage des ser­vices agréés, à quelques pas de la berg­erie. Le trou­peau de cette brebis était parqué au pied des bâ­ti­ments de la ferme de Paul Francis, sous la garde du berger et de ses gros pa­tous ; l'at­taque dans la nuit claire a été très rapide. « Le loup change d'habi­tudes », con­state San­drine Hauser, agricul­trice à Sigoyer.
« Ce n'est pas la première fois », souligne Astrid Labaye, di­rec­trice de la Fédéra­tion dé­parte­men­tale des syn­di­cats d'ex­ploitants agri­coles 04/05, rap­pelant les at­taques de l'année dernière. « Le loup n'a rien à craindre de l'homme. Il s'en­hardit, ses at­taques se font de plus en plus aux portes des bâ­ti­ments, au mi­lieu des ex­ploita­tions ». Et ce de manière ex­po­nen­tielle : en 2009, 277 an­i­maux ont été tués par les loups. 538 en 2010 et 828, au 13 décembre 2011, selon la pré­fec­ture. Le re­cense­ment des meutes en­reg­istre égale­ment des hausses con­stantes. « Une dizaine de loups dans le secteur Dévoluy, Ceüse, Céüsette, Lardier... », es­ti­ment les au­torités lo­cales.

Moi:
Bon, ben on ira ailleurs
Elle:
T’as raison. Fais voir un peu la carte de l’oncfs où la présence du loup n’est pas avérée en 2011 ? ben c’est rouge presque partout dis donc ! bientôt j’en verrais qui traverseront mon jardin pour aller à la bergerie d’en bas.



* extrait du texte d’Anne Vallaeys



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