déc. 2008

LU AUJOURD'HUI DANS VAR MATIN


Un billet écrit par Jean Marie Rouart écrivain et journaliste, paru le 7/12 dans Nice Matin.
J.M Rouart écrit régulièrement des billets dans ce journal.
Il est le petit fils du peintre Rouart.
Elu à l’Academie Française en 1997.

J’espère qu’il ne m’en voudra pas de reproduire ici son texte si poignant, si vrai, et qui nous touche tellement.

Les SDF nous font peur car leur déchéance, leur saleté, cette condition abjecte qui les enferme dans la pire des prisons, le renoncement à la dignité sociale, elle pourrait être la nôtre.
C'est une réflexion que je me fais souvent. Quel malheur a entraîné ces pauvres hères dans la spirale de l'échec? Quelle fatalité empêche ces noyés de la société de remonter à la surface?
Quel instinct de survie nous retient de tomber à notre tour dans leur abîme?
Je ne sais à quoi imputer leur sinistre sort: à un gène du malheur, à un ADN du désespoir?
Pourquoi tout en s'étant éloignés de nous, de notre mode de vie nous demeurent-ils si proches?
Tout comme nous avons notre riche à qui nous voudrions ressembler si nous gagnions le gros lot de la Loterie nationale ou du Loto, nous avons aussi notre clochard qui nous désespère.
Dans le quartier où j'habite près des Invalides qui n'est certes pas le quartier le plus défavorisé de Paris, je croise à la nuit tombée une jeune femme handicapée dans son fauteuil roulant qui fouille dans les poubelles.
Soudain, parce que son visage est encore avenant et que je la sens encore accessible à la honte, témoignage d’une récente déchéance, son apparition me bouleverse. Je me sens gêné, honteux de sa honte et étrangement coupable. Ce n'est pas la générosité qui me pousse à lui coller dans la main d'un geste furtif un malheureux billet. Je cherche à me libérer d'un fardeau. Et c'est bien inutile : ce fantôme de femme m'obsède. Elle est une énigme, un mystère de la destinée que je ne cherche pas à percer.
Lui parler, lui apporter des paroles de réconfort serait au-dessus de mes forces et ne ferait que m'arracher des larmes bien inutiles.
Qu'importe les causes, l'itinéraire de la déchéance.
Ce malheur-là parle de lui-même.
Point n'est besoin de l'interroger.
Quelle réponse pourrait-il me taire?
Il ne me délivrerait ni de mon impuissance ni de ma pitié.




AUJOURD'HUI DIMANCHE: LA COCOTTE DANSE-UNE BLAGUE


Elle me fait rire jaune cette blague de toto

Le maître d’école demande aux enfants ce qu’ils ont mangé la veille.
Réponse des enfants:
Moi j’ai mangé des pomme de terre sautées et de la salade.
Et moi, j’ai mangé des haricots, du jambon et du fromage
Eh ben moi j’ai mangé des pâtes au beurre.

Et toi
toto demande le maître ?

Moi, j’ai mangé un bol de soupe.

Fou rire général.
Le lendemain le maître remet ça.

Qu’est ce que vous avez mangé les enfants:
De la purée !
Des saucisses !
Du gratin dauphinois !

Et toi
toto ?
Un bol de soupe !
Refou rire de la classe entière.

Au bout du 5ème jour toto n’en pouvant plus raconte tout à son père qui lui dit:
Attends un peu
toto, tu vas leur dire à tous que tu as mangé des ortolans.
Oh ! ouais p’pa !

Le maitre remettant ça le lendemain demande donc à toto:
Alors toto qu’as tu mangé hier ?

DES ORTOLANS !

Grand silence......

Ah oui
toto c’est bien, et combien en as-tu mangé:

Deux bols !





J’ai pas tout compris !

CA SE PASSE SUR LA CÔTE D'AZUR: IL DORT DANS SA VOITURE

Je m’étais pourtant fait la promesse de rester dans le strass et les paillettes des fêtes, mais que voulez-vous on ne se refait pas.








Dis père Noël t’as pas du taf et une piaule pour un gars qui dort dans sa bagnole ?

Un Monsieur sans domicile dort dans sa voiture au mois de décembre !
A 5 km de Saint Tropez .
Il a perdu son travail, donc son appartement et tout le reste qui va avec: femme et enfants
Et nous ?
Sommes nous à l’abri d’une telle situation ?

Bien sûr qu’en été il y a des saisonniers qui dorment dans leur voiture, mais ils sont jeunes et peuvent se nourrir et se doucher à l’hôtel ou au restau ou sur la plage.

Mais là, en décembre, quand on n’a plus 20 ans, plus de boulot ou seulement quelques petits travaux rémunérés au noir, pour acheter du pain du jambon ou du fromage, et surtout les bougies pour ne pas mourir de froid dans la voiture.

Rendez-vous compte, cela se passe dans la région ou l’argent coule à flots, les véhicules les plus courants sont les gros 4X4 Cayenne, Porsche, Lexus.
Hautins, prétentieux, imbus de leur personne , ces nouveaux riches qui vous toisent du haut de leur habitacle et qui ne respectent même pas votre véhicule ordinaire, que de toutes façons vous retrouverez bugné.
Tout le monde n’est comme ça, mais l’argent si facile a tout pourri.
Il y a bien sûr de gentilles dames patronnesses, des associations caritatives mais ce que demande ces démunis, ce n’est pas l’aumône, mais un toit pour conserver un semblant de dignité.
Tout le monde sait qu’il y dort dans sa bagnole, il y a la buée le matin, mais on détourne le regard, des fois que la misère viendrait aussi frapper à leur porte.
Tôt ou tard quelqu’un finira par appeler les flics, ça fait tache dans le paysage.

Et s’il ne demandait simplement qu’un « bonjour » amical ?
Ou un petit brin de causette ?

Il n’y a pas de resto du coeur, ni de centre d’hébergement, ni même d’asile de nuit, allez savoir pourquoi.
Il y en avait avant. Et pourquoi plus maintenant ?
Sans doute les bonnes gens bien propres sur eux, qui à force de
répéter qu’il y en a qui profitent, que celle qui vient demander aux restos du coeur des yaourts ou des gâteaux, des invendus de supermarché, repart en Mercedes, n’est ce pas Madame la bien pensante ?

Cette situation vient de m’être racontée par une auxiliaire de vie qui s’occupe de personnes agées (elle même gagne à peine le Smic), elle lui a ouvert sa porte à notre sans domicile en dur, lui a offert gîte et couvert donnant ce merveilleux exemple à ses enfants présents.
Le plus touchant d’après moi c’est quand il lui a proposé « 
d’apporter quelque chose »( du pain et du fromage) ces règles de bienséance que l’on n’a pas oubliées quand on était dans le « monde »

Alors on fait quoi ?
Comment ferons nous pour engloutir du foie gras, des huitres, de la dinde, de la bûche et des vins, échanger des cadeaux débiles, oui je dis débiles d’autant plus qu’ils sont fabriqués en Chine et que les produits chinois nous sortent par les yeux ?
Engloutir tous ces mets fort succulents d’ailleurs, mais en pensant qu’il y en a qui iront au Mac do, le seul endroit où on peut aller tout seul et sans chichis si on est abandonné par la famille et que le budget réveillon est de 10 euros. 1 Big Mac, 3 chicken, 1 sunday.
Mac Do devrait faire le réveillon gratuit pour les indigents, mais là aussi pogon ! pognon !





Comme vous aurez pu le remarquer, ma signature a changé.
J’ai fait appel à un excellent infographiste qui a parfaitement su cerner le personnage .

L'AIR EST DOUX, UNE BELLE JOURNEE S'ANNONCE




Oh! Le CAC 40 est déjà en train de remonter à la première heure du matin.




Oh! Mr Fillon déclare à Toulon qu’il va se battre becs et ongles contre les pirates maritimes.


Oh! Mr Sarkozy déjuge ses 2 ministres, intérieur et justice.
Oh ! le prix des céréales va baisser.



Oh! Mittal-Arcelor cherche 1400 départs « volontaires » dans ses usines. Il va faire des heureux, des qui vont pouvoir se rouler les pouces en touchant les indemnités.


Oh! il n’y a plus la queue aux restos du coeur.



Une bien belle journée qui commence:

Alors une petite recette promise depuis belle lurette ?

Les oreillettes de tante Clemence améliorées à ma façon , en sachant par avance qu’on ne les réussira bien qu’à la 2è ou 3ème fois ?

C’est parti !

D’abord les ingrédients:

farine:
1 kg
oeufs entiers :
7
fleur d’oranger : au pif. Je la prends au biocoop ou à la vie claire, car elle est de meilleure qualité de fabrication et sens plus fort.
huile d’olive:
1 verre

Et rien de plus !
On pétrit puis :

Repos: 2 heures

C’est là que ça se complique si vous êtes tout seul.
Les tantines elles, elles étaient 40 autour des friteuses, à blaguer, elles en faisaient des kilos, car c’était pour vendre à la kermesse du curé de Cogolin.
Vous, toute seule, vous allez donc répartir la pâte en plusieurs petites boules, car il faut étaler la pâte le plus fin possible.
Vous essaierez de découper des losanges, mais de toutes façons vos oreillettes ne ressembleront plus à rien dans la poêle car:

avant de déposer les losanges dans l’huile d’arachide chaude, mais pas trop, il faudra encore étirer (avé les mains) le losange jusqu’à la transparence.

Il faut que dès le plongeon dans l’huile des centaines de petites bulles se forment sur la pâte, on retourne et re... petites bulles.
L’oreillette doit ressortir blonde et non pas bronzée.
Saupoudrez de sucre glace. Je le fais avec du sucre semoule mixé dans un moulin à café quand je n’en ai pas..

Au bout d’un certain nombre, quand l’huile se colore et que la farine se dépose au fond, hop ! on éteint le feu, on attend le refroidissement, on filtre l’huile et on recommence.

A la fin de la matinée, vous aurez plusieurs saladiers remplis à ras bords.
Vous en répartirez dans de jolies assiettes, sur des serviettes papiers motif provencal, puis vous irez les offrir à vos voisins préférés non sans avoir, juste avant de sortir, envoyé un petit coup de spray:



s

La dernière phrase ainsi que la photo, c’était juste pour faire bisquer Jupi


Elle a pris un coup de lune la tantine ?