Tombes

ENCORE UNE HISTOIRE DE TOMBEAU

Il est vrai que quand on est jeune on ne va guère visiter les cimetières.
Mais, une fois un certain âge atteint, qu’est ce qui nous attire donc vers ces lieux de grand repos où règne le silence et propice à la méditation ?
Est ce pour être confronté à ce qui nous attend ?
Ce sont souvent les femmes qui font ce genre de visites et
mon mari dit que les hommes ne visitent pas les cimetières parce qu’ils sont déjà dedans.
On regarde les tombes et on devient triste.

Quelle émotion devant la tombe d’un enfant mort trop vite, trop jeune, d’un adolescent fauché en pleine fleur de l’âge, d’un mari qui n’a pas pu vivre plus longtemps sans son épouse.

Quelle émotion aussi le 21 mai 1981, lorsque François Mitterrand a traversé seul la place du Panthéon, pour déposer dans un silence profond, une rose sur les tombes de Jaurès, Jean Moulin et Victor Schoelcher ( mes amis partageront cette opinion avec moi, les autres auront peut-être trouvé plus de panache à la fête au Fouquet’s qui a suivi l’élection de Sarkozy)

Après mon récit de ce maire qui a voulu être enterré debout:
Comme Clemenceau, mort je veux être debout. Voir rubrique: enterré debout

En voilà un autre pas piqué des vers non plus.
Le gars s’appelle Joseph Reymond né en 1847.
Instituteur, conteur, poète.
Après la guerre en 1878, les instituteurs doivent se recycler à PARIS ! Un peu plus loin. je me demande un peu.
Il refuse, il est révoqué, et dit: m’en fous !
Il est heureux dans ses montagnes, écrit des livres, participe aux veillées.

Il décide de creuser son tombeau sous un gros rocher, sis derrière l’étable qui abritait 2 chèvres et 3 moutons.
Il creuse et maçonne de longues années.
Ensuite il procède à la répétition de ses funérailles, en commencant par acheter un gros fût de vin rouge qui se bonifiera jusqu’au grand jour.
Quand il meurt à 70 ans (!) il fait tourmente.
Après une attente de 2 jours les villageois ont respecté ses voeux, et ont fait « goustarou » à cette occasion.

C’est pas beau ça ?
Et on ne dit pas qu’il était fada !

Il y en avait un autre dans ce même hameau, à la même époque, Jean Sarrazin, instituteur aussi, qui est parti vendre des images d’Epinal, et après s’être installé à Lyon, vendait ses poèmes en même temps que des olives. On l’appelait le poète aux olives.
Et on ne dit pas qu’il était fada celui là aussi !





C’est là .